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• 1541; lat. hyperbolicus, gr. huperbolikosI ♦ Rhét. Caractérisé par l'hyperbole. Style hyperbolique. Cour. Des compliments hyperboliques. ⇒ emphatique, grandiloquent. — Philos. Le doute hyperbolique (Descartes). II ♦ (1646)1 ♦ Math. Relatif à l'hyperbole. — Fonctions hyperboliques : fonctions sinus, cosinus, tangente, cotangente hyperboliques, définies à partir de la fonction exponentielle. Trigonométrie hyperbolique : étude des fonctions hyperboliques.2 ♦ Qui a la forme d'une hyperbole ou d'un hyperboloïde. Miroir hyperbolique.⊗ CONTR. (de I) Mesuré, simple.Synonymes :- ampoulé- boursouflé- déclamatoire- pompeuxhyperboliqueadj.d1./d RHET Très exagéré dans son expression.d2./d GEOM En forme d'hyperbole.d3./d MATH Qualifie certaines fonctions déduites de fonctions exponentielles.⇒HYPERBOLIQUE, adj.I. — Caractérisé par l'hyperbole, l'exagération.A. — [En parlant du lang., du style, d'un (type de) discours] Compliments, éloges, récits hyperboliques. M. Zola (...) voyait partout le diable et (...) maudissait la corruption de son temps dans une langue obscène et hyperbolique (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 266). Il y a un certain goût classique qui voit la perfection de l'art dans une litote perpétuelle, dans une sobriété hyperbolique où on ne parlerait que par sous-entendu (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 133).— P. méton. [En parlant d'un auteur, d'un locuteur] La lyre étant expressément chargée de traduire les belles heures, l'ardente vitalité spirituelle, l'homme hyperbolique, en un mot, le talent de Banville est essentiellement, décidément et volontairement lyrique (BAUDEL., Art romant., 1861, p. 547). Article de Camille Lemonnier, dans le Gil Blas. J'y trouve ceci : « ... l'hyperbolique et grandiose Léon Bloy, le génie le plus classiquement latin des lettres françaises, depuis trois siècles, je le proclame » (BLOY, Journal, 1893, p. 86).B. — P. ext. [En parlant d'une pers., d'un trait humain, d'un comportement] Qui a un caractère démesuré, outré, excessif. Un geste hyperbolique. Un gros ossu, d'une stature hyperbolique (BOREL, Champavert, 1833, p. 214). Est-il vrai que, brûlant d'un zèle hyperbolique, Ici, pour les beaux yeux de la caisse publique, Vous exilez ce cher Priego, l'un des grands? (HUGO, Ruy Blas, 1838, III, 5, p. 404).— P. plaisant. [En parlant d'un objet] Et pour couronner le tout, (...) un immense, un prodigieux, un phénoménal, un hyperbolique et titanique chapeau (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 25).II. — MATHÉMATIQUESA. — Relatif à l'hyperbole (v. ce mot II). Trigonométrie hyperbolique. Le nombre dont le logarithme hyperbolique est l'unité (LAPLACE, Théorie analyt. probabil., 1812, p. 87). Équations de types très particuliers, principalement elliptique et hyperbolique (Gds cour. pensée math., 1948, p. 315).B. — Qui a la forme de l'hyperbole. Fonction hyperbolique. Si on voulait produire un grand nombre de courbes nouvelles, il ne s'agirait que d'avoir des vases de formes sphériques, coniques, elliptiques, paraboliques, hyperboliques, etc. (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 235). Prévoir des trajectoires paraboliques ou hyperboliques des comètes (KOURGANOFF, Astron. fondam., 1961, p. 93).♦ Miroir hyperbolique. Miroir dont la surface réfléchissante est générée par une hyperbole. Des miroirs hyperboliques auxiliaires agrandissent l'échelle (...) ou renvoyent l'image dans un laboratoire fixe (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 513).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1541 rhét. (CALVIN, Instit., X, p. 581 ds HUG.); 1546 hyperbolicque (RABELAIS, Tiers Livre, éd. A. Screech, chap. 28, p. 264, 81); 2. 1646 math. (HUYGENS, Œuvres, Correspondance, éd. Sté hollandaise des sciences, t. 2, 1888, p. 557, n° 23b). Empr. au b. lat. hyperbolicus, gr.
« excessif, démesuré », dér. du lat. hyperbole, -es, v. hyperbole. Fréq. abs. littér. : 59.
DÉR. Hyperboliquement, adv. a) De façon hyperbolique, avec exagération. V. angélisme ex. 2 et angelot ex. 1. spéc., rhét. Parler rhétoriquement. Cela est dit hyperboliquement (Ac. 1798-1935). b) Géom. De façon à former une hyperbole (v. ce mot II). Couper un cône hyperboliquement (Ac. 1798). P. métaph. et p. plaisant. [P. réf. à a et b supra] Ça faut avouer, dit Trouscaillon qui, dans cette simple ellipse, utilisait hyperboliquement le cercle vicieux de la parabole (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 152). — []. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1re attest. 1561 (CALU, Comm. s. l'harm. evang., p. 264 ds GDF. Compl.); de hyperbolique, suff. -ment2.
BBG. — DELB. Matér. 1880, p. 169. - JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 49.hyperbolique [ipɛʀbɔlik] adj.ÉTYM. 1541; lat. hyperbolicus, grec huperbolikos, de huperbolê. → Hyperbole.❖———1 Rhét. Caractérisé par l'hyperbole (I.). || Discours, langue, langage, style hyperbolique. ⇒ Emphatique, grandiloquent. — Cour. || Compliment, éloge, flatterie hyperbolique. ⇒ Exagéré, excessif; → Éclabousser, cit. 5.1 Sérieusement quand ils se seraient défiés tous trois à qui me louerait davantage, ils n'auraient pas employé d'expressions plus hyperboliques. Ma modestie ne fut point à l'épreuve de tant d'éloges.A. R. Lesage, Gil Blas, VII, 7.2 Un grand danger résultait pour l'avenir de cette morale exaltée, exprimée dans un langage hyperbolique et d'une effrayante énergie.Renan, Vie de Jésus, XIX, Œuvres, t. IV, p. 281.2.1 Dans la loge de Féraudy. On commence par des compliments hyperboliques. Tout à coup, l'un de nous ayant dit : « La seule chose que je n'aime pas, le seul reproche que je fasse (…) », ça devient dangereux (…)J. Renard, Journal, 4 déc. 1908.3 (…) une partie des journaux parlant de Patrice avec une aigreur polie, l'autre le célébrant en termes hyperboliques.G. Duhamel, le Voyage de P. Périot, III, p. 52.2 (1690). Par ext., rare. || Un auteur hyperbolique.4 (…) le père Pierre de Saint-Louis est hyperbolique, enflé jusqu'à l'hydropisie, excessif, touffu et plantureux; chez lui les métaphores poussent en tous sens leurs branchages noueux.Th. Gautier, les Grotesques, IV.3 (1546). Par anal. Qui a un caractère démesuré, excessif. ⇒ Énorme, excessif. — Par plais. (choses concrètes). || Un chapeau hyperbolique (→ Épithète, cit. 2, Gautier).5 On dit que Moscou renferme plus de trois cents églises et couvents; nous ne savons si ce chiffre est exact ou purement hyperbolique, mais il paraît très vraisemblable quand on regarde la ville du haut du Kremlin.Th. Gautier, Voyage en Russie, XVII, p. 272.4 Philos. || Doute hyperbolique de Descartes (⇒ Méthodique).———II (1646). Géom.1 Relatif à l'hyperbole (II.). || Figure hyperbolique. — Fonctions hyperboliques : famille de fonctions définies à partir de la fonction exponentielle. || Cosinus hyperbolique (ch), sinus hyperbolique (sh), tangente hyperbolique (th), cotangente hyperbolique (coth). || Fonctions hyperboliques complexes. || Fonctions hyperboliques inverses.2 Qui a la forme de l'hyperbole. || Courbe hyperbolique. || Miroir, verre hyperbolique. — Dont les sections planes sont des hyperboles. || Paraboloïde hyperbolique. ⇒ Hyperboloïde.❖CONTR. (Du sens I) Mesuré, simple.DÉR. Hyperboliquement.
Encyclopédie Universelle. 2012.